Le Québec reste un marché immobilier commercial intéressant pour les investisseurs étrangers, par rapport aux autres provinces du Canada. À cause de la bulle immobilière, plusieurs provinces imposent désormais une taxe s’élevant à 15 % sur le prix d’achat d’un bien par un ressortissant étranger.
Une taxe de 15 % dans les autres provinces
Cette taxe a commencé en août 2016 dans la province de la Colombie-Britannique pour la ville de Vancouver. Cette démarche a été suivie par la ville de Toronto pour l’Ontario en avril 2017. Elle s’applique à la fois aux particuliers non résidents et aux sociétés étrangères.
Elle fait suite à un boom sur le prix de l’immobilier en 2016. En une période de 12 mois en effet, le prix a augmenté de 33 % à Toronto. Il s’agit donc d’une réponse naturelle pour contrer la spéculation immobilière perpétrée notamment par les investisseurs asiatiques.
15 % sur le prix d’achat servent de ce fait à dissuader les opportunistes qui s’amusent à augmenter les valeurs du marché au détriment des résidents. Dans ce cadre, l’Ontario a mis en place un plan pour le logement équitable. Il encadre 16 mesures visant à encourager les acheteurs locaux, à régulariser les loyers et à construire de nouveaux logements. D’ailleurs, pour pousser les particuliers à construire leurs propres maisons, le gouvernement proposera 125 millions de dollars en aide sur une période de 5 ans.
Québec reste laxiste pour les investisseurs non résidents
Le ministre des Finances, Carlos Leitao, n’a pas encore adopté cette tendance à la sanction fiscale des investisseurs immobiliers étrangers pour l’ensemble de la province. Vous pouvez donc encore vous tourner sur la ville de Montréal pour votre placement en immobilier commercial. D’ailleurs, plusieurs types de bien y sont proposés actuellement allant des industries, aux fermes en passant par les commerces de détail et les bureaux.
- Leitao reste tout de même aux aguets pour observer les éventuels impacts de cette taxe sur sa métropole. Il ne veut surtout pas affronter une spéculation immobilière. Par conséquent, ses yeux restent rivés sur la tendance des prix.
Il reste tout de même confiant sur sa démarche vu le nombre d’investisseurs non résidents à Montréal. Ils sont encore trop faibles pour qu’on s’y préoccupe.
En effet, il y a eu une hausse soudaine de 62 % des transactions réalisées par les étrangers entre janvier et septembre 2016. Toutefois, selon la SCHL (Société canadienne d’hypothèques et de logement), cela ne représente qu’une infime partie de toutes les transactions réalisées cette année-là, soit 1,5 %.
Prochaine bulle ou pas ?
Maintenant, la question est de savoir si Montréal constituera la prochaine bulle immobilière du Canada ou pas. Les avis divergent : Dana Peterson, une analyste de chez Citi Research, opte pour cette hypothèse alors que Guy Comier, en tête de Desjardins, ne le pense pas.
Le leader de l’opposition de l’hôtel de ville montréalais, Valérie Plante, craint aussi le même scénario qu’à Toronto. Elle a surtout peur pour les foyers de résidents à faible revenu. Elle fait campagne pour pouvoir imposer la même taxe aux étrangers.
Cette occasion rare de pouvoir acheter sans être imposé ne durera peut-être pas assez longtemps donc. Il vaut mieux en profiter dès maintenant.